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 Vue Nocturne (libre)

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MessageSujet: Vue Nocturne (libre)   Vue Nocturne (libre) Icon_minitimeLun 10 Sep - 21:57


Envie d’altitude… C’est sans doute ce qui poussa Justin à se rendre à l’empire State building ce jour là. Ça n’était pas la première fois qu’il y allait, en tant que non New-yorkais d’origine, il savait apprécier les parties réservées aux touristes. Il était un peu tard, il fallait l’avouer, le jeune homme avait passé une bonne partie de la journée à lire, sous un arbre à central Park, puis avait dîné d’un hot dog avant de décider de monter voir en haut ce qu’il s’y passait.
Sans doute était-il beaucoup trop… Calme, sage, voire indifférent, (choisir votre option préférée) pour un jeune de son age. Mais son age, il s’en fichait un peu, il trouvait qu’il avait déjà trop vécu, et menait à présent une espèce de petite vie de dandy, évoluant au gré de ses envies, dont celle du moment était de monter dans un immense gratte-ciel pour admirer la vue du paysage New Yorkais.
Une cigarette à la main, vêtu d’un jean d’une marque indéterminée, et d’une chemise à carreaux qui cachait un marcel blanc, on aurait pu le prendre pour, au mieux, un vulgaire étudiant. Rien dans sa façon de s’habiller ne montrait ses origines sociales élevées, que ce soient ses converses noires presque déchirées, ses vêtements non griffés, ou ses cheveux mal coiffés. Néanmoins, quelque chose, était-ce sa démarche, sa façon de se tenir, ou alors ce quelque chose de purement aristocratique qui se dégageait de lui? Toujours était-il qu’il était remarquable rapidement, malgré son manque d’originalité ou de style vestimentaire.

Et il était à présent en train d’admirer la vue, si belle de nuit, tendit que ses yeux ressortaient étrangement parmi toutes les lumières de la ville, qu’il regardait l’air presque fasciné.

Dommage, on ne pouvait pas sauter de là, bien que ça aurait pu être marrant. Il n’avait eu qu’à montrer le bout de sa carte gold pour qu’on lui permette de rester autant qu’il le voulait. Bien évidemment, c’était ce qu’il allait faire, même si il était à présent appuyé contre cette balustrade qu’il comptait bientôt chevaucher, lorsqu’il y aurait moins de monde, non pour mettre fin à ses jours, bien que l’envie était tentante, mais pour se griser du fait de voir ses jambes se balancer d’une hauteur bien trop vertigineuse pour oser la nommer.

Fumant toujours, cigarette sur cigarette, il ne faisait attention à rien d’autre qu’à la vue, et à ces petites voitures si adorables qui paraissaient plus petites que des fourmis illuminées.
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MessageSujet: Re: Vue Nocturne (libre)   Vue Nocturne (libre) Icon_minitimeMar 11 Sep - 20:41

Il y a un sport, bien méconnu, qui sévit dans les rues de New York. Il a lieu la nuit, lorsque quelques irréductibles innocents parviennent à garder un orteil dehors, au mépris de tout instinct de survie. Ces inconnus fébrils sont les cibles de ce qui s’avère être un très amusant safari. Une fois que les lampadaires grésillants sont devenus seule source de lumière, commencez à suivre quelqu’un à distance raisonnable, au même rythme. Au bout de vingt pas, grand maximum, la cible montrera déjà les premiers signes d’agacement, puis de stress. Laissez-la donc psychoter à souhait, la paranoïa inhérente à tout new-yorkais qui se respecte faisant le reste.
C’était exactement ce à quoi se livrait calmement cette chère Scarlett, d’une manière on ne peut plus amusante. Le moment qu’elle préférait rester tout de même cet instant où, le silence envahissant les lieux pour quelques secondes, elle faisait grincer son briquet pour allumer lentement une cigarette, accélérant légèrement l’allure. Ça ne ratait jamais, la cible accélérait à son tour. Un sourire sarcastique étirant ses lèvres sèches, elle inspira longuement la drogue douce avant de remonter le col de sa veste sombre, satisfaite. Sadique ? Point du tout, c’était un acte citoyen. Aussitôt rentrée la victime, en ce moment même en pleine crise de panique, achèterait un système de sécurité ultra perfectionné, si ce n’était pas déjà fait. Dans l’autre cas, elle se livrerait à toutes sortes d’actes éperdus de celui qui se pense survivant de quelque chose. Bref, tout le monde était gagnant au bout du compte.

Le seul désavantage, c’est que l’on s’en lassait. Aussi la jeune femme, fatiguée de jouer les baroudeurs, finit par bifurquer au hasard dans une rue plus petite, déserte. Et quelle ne fut pas sa surprise lorsque, au bout de deux cent mètres de silence quasi-total, elle déboucha sur l’une des places les plus animées de la ville. En face, resplendissant de millions de dollars, l’Empire State Building imposait sa musculature d’acier sur fond de larges vitres brillantes. Le bout de la langue coincée entre deux gencives, la jeune femme regarda l’immense bâtiment, avant de jeter sa cigarette au hasard. Une idée lumineuse pour finir la soirée venait de germer dans son petit crâne. Hm… quel plaisir de pouvoir déranger ces admirables et richissimes citoyens dans leur milieu naturel. Et autant monter au dernier étage, bien évidemment. Avez-vous remarqué comment fonctionnent les endroits de ce genre ? Ils sont la représentation parfaite de l’échelle sociale. Tandis que le rez-de-chaussée abritait les magasins de prêt-à-porter, le dernier étage offrait l’un des plus merveilleux et onéreux restaurant qui soit, dans toute la partie ouest.

Elle sortit de l’ascenseur d’une démarche de conquérante, ou de grande fille ayant trouvé un nouveau terrain de jeux. Son regard balaya l’immense salle, presque prédateur. Ouh, il y avait bien quelqu’un dans les parages qui ne voulait surtout pas être dérangé… quelqu’un pour qui la présence de la brune deviendrait si rapidement insupportable, que s’en serait délicieux. Déposer sa veste, donner un pourboire hasardeux, scanner les lieux… Elle fit un pas en avant, rapidement stoppée par une main sur son épaule. Méthodiquement, comme si de rien n’était, elle replaça le nœud papillon du réceptionniste qui la regarda bizarrement. Il la détailla d’ailleurs de la plus insultante des manières, comme si elle faisait tache. Elle suivit son regard… certes, son accoutrement n’était pas des plus orthodoxe. Peut-être était-ce du à son éternel veston pour homme attaché par seulement deux boutons. Difficile de ne pas remarquer l’absence de chemise sous le dit veston, qui dévoilait de son buste osseux bien plus que nécessaire. Fort heureusement, une cravate noire était nouée –mais desserrée- autour de son cou, rendant le décolleté moins flagrant. Dans le pli du tissu se devinait une fine chaîne d’argent, au bout de laquelle pendait une croix catholique. Elle fit mine de ne pas comprendre l’interdiction silencieuse de l’employé, puis d’avoir une illumination. Avec ce sourire en coin bourré d’arrogance, elle resserra la cravate autour de son cou puis lissa le veston avec un clin d’œil.

_ Obligatoire c’est ça ? Je comprends mon brave… (il ouvrit la bouche pour protester) vas donc me chercher une bouteille de ton meilleur champagne, veux-tu ?

Justin avait on ne peut plus raison, lorsqu’il affirmait que certains petits objets scintillants faisaient taire les réprimandes. Elle sortit de son pantalon la carte tant convoitée et la fourra dans les mains du réceptionniste, qui finit par acquiescer plutôt sèchement. Et maintenant, son moment préféré… elle s’avança dans la salle et la traversa avec lenteur, laissant les quelques convives qui l’avaient remarqué critiquer a personne à loisir. Leurs longs regards choqués ou effarouches étaient un véritable délice. Certes, malgré l’apparente austérité que peut avoir ce genre ce costume, elle l’avait transformé pour en faire une tenue à la limite de l’indécence. Il suffisait de voir de quelle manière les yeux se portaient irrémédiablement sur son aine dévoilée, le pantalon tenant par on ne sait quel miracle sur ses hanches osseuses. Mais tout plaisir à une fin, et il faut dire qu’elle se lassa plutôt vite. Parvenue à la terrasse, la jeune femme accueillit l’air frais de ce début de soirée avec délice.
Le temps de s’approcher de la rambarde et sortir une nouvelle cigarette, et un serveur lui apportait sa commande. La bouteille à l’étiquette dorée avait bien entendu été placé dans un seau métallique puis plongée dans la glace, et on lui fournissait un verre… ainsi qu’un cendrier. Trop aimable.

_ Merci Skippy.

Il ouvrit la bouche pour la reprendre mais elle tendit sous son nez un ravissant billet de cent dollars. C’est fou comme ces petites bêtes savaient détaler vite. Elle résista dix secondes de plus avant de desserrer sa cravate puis s’asseoir sur la rambarde, après s’être éloignée des autres clients (avec la bouteille et le verre, évidemment). Finalement, elle n’avait plus tant envie que ça d’embêter les… oh, mais qu’est-ce donc ? Ils laissaient entrer les vagabonds maintenant ? Du moins, c’était ce qu’il paraissait être au premier abord, jusqu’à ce qu’elle le détaille plus. Intéressant… très intéressant. Elle s’apprêtait à s’approcher lorsqu’on la saisit par le bras.

_ Hey…
_ C’est un restaurant renommé madame, vous n’êtes pas…
_ Mademoiselle.

Elle arqua un sourcil et il consentit à la lâcher devant le ton de la brune. Sous la surprise de l’employé, elle glissa alors une main dans son pantalon (fort heureusement assez ample). Il ouvrit de grands yeux et s’apprêtait à appeler la sécurité lorsqu’elle en sortit un rouleau de billets soigneusement serrés dans un élastique.

_ Quel genre de fille se balade avec ça, à ton avis ?

Il devait y avoir cinq cent dollars, mais difficile de juger. Le regard de l’employé passa du pantalon à la liasse de billets, qu’elle venait de glisser dans sa main.

_ Et il y a beaucoup d’autres choses là-dedans, si tu savais. Maintenant va faire mumuse je déteste le champagne tiède…. (mais elle retint par le bras au dernier moment) Oh, et pourquoi tu ne vires pas le blondinet là bas, il a pas la tête de l’emploi non plus.

Et là-dessus au pauvre homme de partir dans quelles élucubrations bizarres, auxquelles elle ne compris strictement rien. Il finit par s’en aller, avec la liasse de billets et un teint cadavérique, sous l’œil amusé de la créature. Rah ça y est, son champagne était tiède…
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MessageSujet: Re: Vue Nocturne (libre)   Vue Nocturne (libre) Icon_minitimeMer 12 Sep - 1:24

129, 130... 154... Non, Justin ne comptait pas les voitures, bien que ça aurait été fort possible étant donné l’abondance de circulation dans New York, centre de toutes les pollutions, autrement dit, le lieu rêvé pour atteindre les pourcentages maximums de chances d’attraper un cancer, le tout sans compter l’abondance de cigarettes et de drogues ingérées chaque semaine par la plupart de ses habitants. Non, il ne comptait pas non plus le taux de plomb, goudron et autres saletés aspirés par son organisme, ni même les secondes, car lorsqu’on s’ennuyait, c’était évidemment la chose à ne pas faire.
Non, en réalité, Justin était en train de compter… Hum… Faut-il vraiment le dire? Un type qui comptait ce genre de choses passait pour un névrosé, dans ce siècle ou tout était surveillé. En réalité, soyons fou : il comptait le nombre de fois ou il entendait un verre tinter dans son dos. Ça n’étaient pas des verres banals. C’était loin d’être des gobelets de plastiques, ni même des timbales de métal, et encore moins de vulgaire verres de verre. Non. C’étaient des flûtes de cristal, la plupart du temps, de celles ou l’on mettait… Du champagne. Or, pour le moment, 154 tintements de verre de cristal répertoriés en moins d’un quart d’heure en haut de la tour de l’empire state building. Sans commentaires, penser à compter le nombre de tintements du verre l’empêchait de penser. Or le tort majeur des personnes qui s’ennuyaient était de trop penser. N’allez pas dire que les personnes étaient actives étaient stupide. Mais reconnaissons le, un vulgaire ouvrier aura moins de questions existentielles telles la couche d’ozone ou le taux de suicide par balles en 1997 dans l’état de Washington, que le pauvre petit rentier en haut de sa tour d’ivoire. Et étant donné qu’il était toujours à la recherche du but de sa vie, inutile de dire qu’à ces questionnements s’ajoutaient beaucoup d’autres, tant et si bien qu’il n’arrivait plus à dormir.

Il alluma une cigarette. Une nouvelle, tendit que des bruits de voix se faisaient plus proches. Le jeune écossais trouvait cela on ne peut plus intéressant que d’écouter les conversations des gens. D’ailleurs observer la façon de parler de quelqu’un, son attitude ou sa coupe de cheveux, et vous saurez immédiatement qui il est. A savoir, un paria ou un adulé. Observez aussi si il paye en liquide, par cheque ou par carte bancaire (et dans le cas de la carte, notez qu’une vulgaire carte bleue n’arrivera jamais au niveau d’une gold, bien évidemment), et vous saurez immédiatement quel est le poids de son compte en banque. Il est évident qu’un vulgaire serveur sait reconnaître ce genre de chose, bien qu’il sait aussi que, la plupart du temps, un type payant par cheque et un type ayant une carte gold ont un point commun : ils laissent très rarement de pourboires. Le type avec le cheque, parce qu’il est beaucoup trop pauvre pour le faire, alors que le type avec la gold, c’est justement parce que sa richesse lui donne le droit de penser que, si il tient à rester riche, il ferait mieux de ne pas dilapider son argent.

Mais passons, nous nous égarons. Justin était donc très observateur, mais aussi très à l’écoute. Lorsqu’on s’ennuyait, on trouvait une occupation dans ces choses insignifiantes telles que l’observation des fourmis (le jeune homme possédait un aquarium dans lequel se trouvait une gigantesque fourmilière, dans son appartement), et même si les humains ne seraient jamais pour lui aussi intéressants que ses fourmis (qui d’ailleurs hériteraient de sa fortune en cas de mort prématurée, mais ceci est une autre histoire) il trouvait marrant de les observer.
Et les murmures, proches donc. Une voix féminine, et celle d’un serveur. Évidemment, les serveurs avaient tous le même genre de voix. Ton asservi. Poli, presque suppliant. A l’affût du moindre pourboire, parce que, pour les plus vieux, ils avaient une femme et trois gosses à nourrir. Et pour les plus jeunes, les plus méprisables au goût de Justin, c’était pour aller boire, le week-end, en méprisant les bouches qui leur avaient payé leur bouteille hebdomadaire. C’était pourquoi il ne donnait que très rarement, aux jeunes serveurs. Généralement, il choisissait le plus hypocrite, celui qui savait éteindre la lueur de haine dans son regard, qui se faisait le plus humble en toute circonstance, et pas qu’avec lui… C’était une sorte de jeu, le « qui va gagner mon intérêt ce soir? ». Il fallait bien qu’il s’amuse, comme il l’avait dit. Et puis, il n’avait pas la bêtise de le faire à chaque fois, bien évidemment…

D’ailleurs, à nouveau, un « éclat de voix » le tira de ses pensées. Zut, il avait oublié de compter ses tintements de cristal. A se demander qui venait troubler ses pensées inintéressantes mais tout de même présentes et jusqu’ici, en plus. Cette voix ne pouvait-elle pas rester dans le restaurant comme tout ses semblables? Après tout, c’était vrai : les gens aimaient la hauteur, mais pas non plus regarder la vue. Le fait de penser qu’ils étaient très haut les suffisaient. Comme si manger en altitude était plus jouissif que de manger sur la terre ferme, surtout que lorsqu’on avait besoin de sensations fortes, on n’avait qu’à se dire qu’en dessous de soit il y avait des milliers de kilomètres jusqu’à l’autre coté, non?

Mais il ne se retourna pas, même lorsqu’il entendit le « pourquoi tu ne vires pas le blondinet là bas » de la fille en question. Qui était bien vulgaire pour une petite bourge New Yorkaise… ouvrons les paris : peut-être nouvelle riche, emmerdeuse dans tous les cas. Quoi que, elle était peut-être un peu trop sure d’elle… Niveau fringues? Quelque chose de cher. Chevelure opulente, parce pour parler autant, il faut qu’elles aient quelque chose à montrer. Peut-être un physique du genre avantageux?

Et, oh, comme c’était charmant… Le serveur venait de baragouiner quelque chose pour sa défense… Peut-être qu’il allait être le fameux gagnant? Quoi qu’il n’était pas convainquant…
Entendant les pas s’éloigner, Justin se retourna, histoire d’observer la fameuse « voix », qui osait exiger qu’il quitte sa place. En quelque sorte.

Il fut assez surpris de voir qu’il avait manqué son auto pari. Elle n’était pas du tout comme il l’avait pensé. Beaucoup trop… Androgyne? Une espèce de mannequin anorexique ou un truc du genre? Bizarre, les filles de cette espèce étaient normalement pas du genre à se faire remarquer... Peut-être qu'elle était à la mode, et vu qu'il ne suivait pas la mode, il ne savait pas qui elle était, cette emmerdeuse.

Justin se mit à la détailler ouvertement. Cet air effronté, cette façon de s’habiller, cette coiffure négligée… Il tira une cigarette de sa poche, et en alluma une, sans pour autant la quitter des yeux, puis enfin, prit la parole, de sa voix calme et posée, un coude toujours appuyé sur la balustrade. C’était dingue, avec l’altitude, la flamme du briquet était moins haute…

« Pas la tête de l’emploi? Moi? Vous m’insultez… Je pourrais vous demander un peu de champagne? »

N’allez pas croire qu’il jouait un rôle… Seulement, il n’était pas non plus obligé de se présenter, et puis, ça n’était pas parce qu’on était riche, qu’on avait forcement besoin de montrer sa richesse.
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MessageSujet: Re: Vue Nocturne (libre)   Vue Nocturne (libre) Icon_minitimeSam 15 Sep - 17:07

Ebouriffer ses cheveux emmêlés avec minutie, passer la main dans son cou squelettique, balayer la scène d’un regard quasiment insultant, basculer une jambe dans le vide, sous l’œil stressé d’un serveur, et tant d’autres choses encore… elle avait vraiment tout d’une emmerdeuse. Il suffisait de remarquer de quelle manière elle faisait exprès de pencher vers le vide, pour faire peur aux employés (si l’on apprenait qu’un suicide avait eut lieu depuis la terrasse du restaurant, ça ferait mauvais genre). Elle ne tarderait pas à s’ennuyer, et alors tous avaient à craindre un acte stupide et irréfléchi, visant simplement à tromper sa lassitude. Pour le moment, calme en apparence, la demoiselle versait une nouvelle rasade de champagne, mettant quelques gouttes à côté. Tout était devenu si calme, et si rapidement… cette sérénité ambiante allait la faire exploser. L’œil mauvais, elle bu d’une traite la moitié du verre, tandis que son pied droit prenait appui sur une corniche, au lieu de se balancer dans le vide. Au moment même où elle commençait à envisager l’idée de balancer le champagne sur le premier serveur venu, quelque chose d’autre attira son attention.

Une présence… des bruits de pas quoi. Elle finit par basculer son regard sur le nouvel arrivant, ne tardant pas à le replacer dans le contexte. Il y a moins de deux minutes, elle avait plus ou moins qu’il ressemblait à un new-yorkais « du peuple », pensant de plus très fort qu’il devait s’agir d’un gigolo. Les femmes fortunées aimaient tellement l’exotisme qu’elles étaient prêtes à payer un prix fou pour faire entrer ce genre d’animal de foire dans leur monde. Ce sobriquet venait tout juste de traverser sa tête lorsqu’elle remarqua le regard inquisiteur sur sa personne. Une envie de coup de poing la démangea une fraction de seconde. Il n’était pas, de toute évidence, un animal de foire. Beaucoup trop de classe dans la manière d’allumer sa cigarette, et une voix bien trop traînante et lasse pour être celle d’un homme moyen. Certains signes ne trompaient pas. Oh, elle l’avait insulté ? Son sourcil droit s’arqua de lui-même, comme chaque fois que l’occasion d’un peu d’amusement pointait le bout de son nez.

_ Je n’ai même pas encore commencé…

Croyez-le ou non, il s’avérait que la plupart de ses contacts avec d’autres humanoïdes se terminaient dans de poignantes et coléreuses disputes. Il était très rare qu’elle puisse avoir une conversation normale avec quelqu’un, dans laquelle ne figurait pas quelques menues piques insultantes guère subtiles. Un peu de champagne ? Oh, mais il suffisait de demander. Sans tourner la tête, elle tendit le bras sur le côté et saisit de ses doigts maigres la première chemise repassée qui passait. Le serveur, étonné d’être harponné de la sorte, voulut se dégager mais oublia bien vite.

_ Une coupe pour le blondinet, Skippy.

Il n’y avait pas à dire, le service état impeccable. Pas moins de 27 secondes plus tard (elle avait chronométré), une seconde coupe à champagne, brillante à souhait, fit son apparition. Avec une assurance distinguée complètement sur jouée, elle remplit le verre d’alcool et le tendit à l’héritier, se gardant de toute remarque dans un premier temps. Le problème, c’est que son cerveau n’avait jamais pensé à développer l’étape du « je réfléchis aux conséquences avant de parler ». Et elle n’avait jamais essayé, précisons-le. Bref, étant donné qu’une certaine pensée faisait son chemin dans sa petite tête depuis quelques minutes, elle décida de l’extérioriser. Il n’existe pas d’attitude plus saine. Après s’être plongée dans la contemplation des bulles de champagne agonisantes dans son verre, elle continua donc.

_ Alors… laquelle de ces dames est ta maîtresse ? Elle doit te payer une fortune pour que t’oses te pointer ici, demanda-t-elle avec légèreté en jetant un regard en arrière, vers les autres clients.

Bah quoi ? Oui oui, je vous l’accorde, il était difficilement pardonnable de se retrouver face au représentant d’une fortune et d’un pouvoir pareil… et de le prendre pour un prostitué de luxe. Mais le pire, c’est qu’elle y croyait vraiment. Aussi ne vit-elle rien d’insultant à en parler franchement, quoi qu’à dire vrai elle espérait le mettre mal à l’aise. Ce qui restait de l’alcool de son verre disparut entre ses lèvres, à jamais perdu. Parfaitement calme à présent, la mesquine fixa Justin avec l’innocence incarnée, ce demi-sourire si agaçant étirant déjà ses lèvres. Ça avait si bien commencé… en fait non, pas du tout.
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MessageSujet: Re: Vue Nocturne (libre)   Vue Nocturne (libre) Icon_minitimeSam 15 Sep - 22:39

Comprenez le : lorsqu’on avait l’occasion de se retrouver avec une PAS, signifiant plus communément « Pimbêche Anorexique et Suffisante », on ne la laissait pas passer. Comme on l’avait dit plus tôt : le seul et unique but de la vie de Justin était… Justement de le trouver, son but. Et entre temps, de s’amuser, jouer avec le feu, pour un jour voir venir sa fin, sans qu’il s’en rende compte, avec, quelque soit la situation, un léger sourire flottant sur ses lèvres tendit que s’élèverait dans le ciel, le fameux mot écrit en lettres lumineuses : « The End ».
Enfin ça, s’était dans l’imagination beaucoup trop agitée de notre sujet. Bien sur, dans la réalité, sa seule activité passionnante du moment était de compter les tintements de verre, et de songer à sauter par-dessus cette tentante balustrade. Et la seule échappatoire à cette activité est de discuter avec cette PAS, qui après tout semblait être beaucoup plus intéressante. Mais vu que tout ce qui sortait de la routine était intéressant pour le jeune Cherroux (il avait passé une fois toute une après midi à tenter de trouver un mot de passe à 4 chiffres sur un cadenas de vélo) on pouvait bien comprendre que ça n’était pas forcement un compliment.
Elle n’avait pas encore commencé? Il voulait bien le croire, à en juger par la manière qu’elle eut d’attraper ce pauvre petit serveur. Hé oui mon pauvre, la prochaine fois que tu chercheras un job, évite quelque chose qui te fasse t’occuper de petits gosses de riches capricieux…
Le blondinet? Ça si ça n’était pas insultant… Non qu’il fasse partie de ces catégories de personnes qui chipotent entre le blond et le châtain (à son sens, il n’y avait rien de moins agaçant que cette catégorie de personnes qui, à chaque fois que vous trouviez qu’elles avaient l’air blonde, vous regardait d’un air supérieur avant d’affirmer « Je ne suis pas blond, mais châtain clair! »), mais seulement, il ne se voyait pas comme ces crétins de blondinets en questions. Même si, en y réfléchissant bien, elle n’était pas sensé le savoir.

Le pauvre « Skippy » fut envoyé lui chercher une coupe de champagne, victime une fois encore des caprices de cette fille qui semblait se soucier nullement des droits de l’homme, laps de temps durant lequel Justin n’eut le temps que de tirer une nouvelle taffe et de la savourer. Il prit la coupe qu’elle lui tendait, s’étant remis à l’observer de manière plus discrète. Elle était plutôt grande, Justin devant faire à peu près cinq ou six centimètres de plus qu’elle, ce qui le confortait dans son idée qu’elle était sans doute mannequin, et arborait cette attitude effrontée en toutes circonstances, semblait-il.

Et elle reprit la parole.

Hum.

Précisons bien les choses. Justin était une personne qui aimait bien que les choses soient claires. Ou relativement claires. Disons qu’il aimait bien ne pas rester dans le flou. Bien, nous allons éclairer les choses, donc. En allant lui parler, il n’avait eue d’autre idée derrière la tête que d’évaluer cette fille à la langue un peu trop pendue pour une New Yorkaise, et de profiter d’un peu de son champagne. Il avait eu, au départ, l’intention de s’en retourner à son décompte de verre au plus tôt. Mais voilà. Comment refuser de s’amuser un peu? Il n’allait pas tourner le dos à une source d’amusement qui s’offrait à lui sur un plateau d’or blanc n’est ce pas?

Un sourire, léger, apparu sur ses lèvres. Premier sourire depuis plus d’une semaine, grands dieux, le jeu allait donc s’avérer très intéressant… La dernière fois qu’il avait souri ainsi, c’était quatre jours plutôt : il venait de terminer un puzzle particulièrement compliqué. En 3D, en plus, le puzzle. Particulièrement jouissif, il n’avait pas quitté son appart en chantier durant tout ce laps de temps.

Son regard balaya la salle, tentant d’être un peu plus attentif aux personnes qui s’y trouvaient. Hum… Ne pas se tromper, ne pas sombrer dans la bêtise, c’était comme aux échecs : prévoir un coup d’avance. Les yeux d’un bleu clair mais perçant revinrent se poser dans ceux de la fille donneuse de surnom, le sourire n’ayant toujours pas quitté sa petite gueule d’ange.
Il avala une nouvelle bouffée de son bâtonnet de nicotine, et répondit alors :

« Possible »

Jouer le gigolo, lui? Hum, il faut avouer qu’il aurait été capable de le faire, si ça avait eu un quelconque intérêt ludique. Mais malgré sa recherche perpétuelle du jeu, il n’avait aucune intention de sombrer dans le vulgaire. Il n’y avait aucun amusement à s’abaisser à séduire des femmes mariées pour obtenir quelque chose qu’il aurait pu s’offrir au centuple… Surtout que les peaux tirées et les lèvres siliconées étaient loin d’attirer ses faveurs. Il écrasa sa cigarette sur la rambarde donnant sur une si jolie vue, et but un peu de ce champagne. Hum, pourquoi pas se livrer aux joies de l’ivresse, ce soir?

Il n’avait pas l’intention de mentir. Le mensonge était une chose qu’on lui avait apprit très tôt à ne pas faire. Vous savez, mentir c’est mal, et passible d’anti-paradis. Ok, il s’en tapait du paradis, mais certaines habitudes ne se perdaient pas… Il suffisait juste de faire de la rétention d’informations, simple, efficace, pratique.

« Vous posez toujours ce genre de question à tes nouvelles connaissances, ou j’ai particulièrement l’air désoeuvré? »

Ça n’était pas dans ses habitudes d’employer le vouvoiement avec quelqu’un de son age, mais quitte à rester dans son personnage, autant le faire jusqu’au bout…

Un, Deux, Trois, Quatre, cinq.
Une nouvelle taffe, une nouvelle gorgée de champagne, et un petit sourire jeté au hasard à une quarantenaire qui semblait porter au moins cinq kilos de diamants, et qui se faisait installer à une table, et qui lui répondit en battant des cils. Il allait en être quitte pour toute une soirée de risettes intensives.

Marrant qu’elle le prenne pour… Un prostitué. Car c’était de ça dont il s’agissait, clairement. Après tout, il n’avait jamais été un dépendant de sexe, les filles, ça lui était passé, comme chacune de ses petites lubies. Il aimait les femmes, les voir, mais de là à aller jusqu’au flirt… hum, avouons le, il s’ennuyait déjà bien avant qu’il ait à y songer : lorsqu’il flashait sur une fille, cette attirance ne durait jamais plus de deux minutes après qu’il lui ai adressé la parole, si bien qu’il ne parlait plus aux filles qui l’intéressaient, histoire de laisser une part de rêve… Sauf lorsqu’il était complètement stone, normal, les choses prenaient une toute autre dimension… Mais vous devez connaître ça, non?
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